
Depuis mon entrée au lycée, une terrible malédiction s’acharne sur nous. Tout a commencé par les travaux en plein mois d’août quand, en plus de la chaleur accablante, les élèves ont dû supporter les odeurs douteuses des canalisations macérant dans la chaleur accablante et tout ça sans parler du bruit des constructions. Et la malédiction continua en même temps que les travaux; les deux semblaient interminables. Et des tonnes de constructeurs, de poussière, de couloirs barrés, de détours, d’embouteillages d’élèves, de bruits et d’odeurs se sont abattus sur nous tels les sept plaies d’Égypte. Les conséquences furent immédiates : asthme, intoxication au goudron, déplacement à Notre- Dame, etc. Effectivement, certains travaux se sont avérés tellement nuisibles et dangereux qu’il nous était impossible d’accéder au collège en toute sécurité; nous avons donc profité d’une des journées pédagogiques de nos collègues de Notre-Dame pour prendre possession de leurs salles de cours.
Mais tout ceci fut vite du passé pour nous, et comme nos années de secondaire finissaient, cela s’est effacé pour laisser place uniquement aux bons souvenirs.
Pourtant cette année, la malédiction continue avec les travaux sur Queen Mary, le terrible problème de chauffage nous laissant presque morts, enroulés dans nos manteaux en pleine classe, et surtout la coupure d’eau. L’eau n’aurait pu choisir pire moment pour nous déserter : c’était le jour de l’évaluation du cours de danse où tous les élèves s’étaient maquillés plus ou moins en clowns pour l’occasion, espérant pouvoir ce démaquiller avant de regagner leurs cours habituels. Puis ce fut les cours de sciences pour la première L ; le premier cours d’SVT sur les aliments, où la manipulation du lait caillé était de rigueur (c’est dur quand on ne se lave pas les mains), et le deuxième, de science physique, sur l’eau, qui commença au moment même où l’eau est revenue, ironie du sort !
Certains parlent de Karma. Je parle de malédiction !